Vulnérable ou victime ?
C’est tellement fin la différence entre les deux.
Dans cette approche de nous- même à nous-même, dans nos vies, on va parler de
cette belle vulnérabilité qui est le coeur ouvert, sans filtre, sans personnage ; on va
dire juste ce qui est là, parce que c’est ça qui est là, dire comment on se sent tel
que c’est, sans avoir peur d’être jugé.
Être vulnérable comme un enfant qui vient déverser sa peine, sans rien d’autre.
Quand je suis vulnérable, il y a une certaine sensibilité mais c’est une fragilité le
coeur ouvert en même temps, au vivant qui est là.
Quand il y a une victime, quelque chose est accroché avec, souvent. La victime fait
référence à des histoires, ça nous rend petits, lourds à la limite. On pourrait le
sentir même dans la posture. On a tous une part de victime en nous, qu’on se le
dise. En moi aussi. Je m’attrape des fois à me dire « gnagnagna », c’est vrai !
Pendant que je nourris cela, ça s’auto-génère en soi, je ne suis pas en train d’être
vulnérable, de voir ce qui est là, je suis en train de nourrir quelque chose qui –
souvent – est de l’ordre du passé, déjà ; parce que, quand je suis une victime, je
suis victime d’une histoire, de personnes, d’expériences que j’ai vécues, auxquelles
j’ai donné beaucoup d’importance ; et je continue de nourrir « ça » quand « ça »
n’est même plus là. Ce n’est même pas réel.
La victime va se baser et s’appuyer sur des choses irréelles et nourrir « ça » en se
racontant l’histoire que c’est à cause de « ça » que c’est comme « ça ».
La victime, c’est comme un puits sans fond : il n’y aura jamais de point final parce
ça va toujours être « Oui, mais si... Oui, mais si... ».
Être vulnérable, c’est avoir la simplicité de dire « À l’instant, je me sens fragile, je
me sens touché Ici-Maintenant. » C’est avoir le coeur ouvert à notre humanité.
La victime va rabaisser quelque chose dans l’histoire, rappeler quelque chose ; puis,
s’identifier à quelque chose qui l’a tenu petit, petite. Ça pourrait être « adhérer à la
pensée », la valider, la croire tellement.
Être vulnérable serait de dire à quel point cela me touche à l’instant d’être affecté
par quelque chose, une histoire de mon passé que, tout à coup, je vois qui n’a pas
tant d’importance que ça. Là, je peux toucher cette vulnérabilité, cette tristesse,
mais je ne vais pas m’alourdir ni me raconter que c’est à l’extérieur que ça se
passe, que c’est « à cause de ».
On pourrait associer la victime à la culpabilité, à la croyance aux histoires ; croire à
notre histoire beaucoup plus qu’à ce que nous sommes véritablement.
Soyons vulnérables, Ici-Maintenant, dans Ce qui est là. Simplement rester là, dire
« Je touche quelque chose. J’ai mis ça de côté si longtemps dans ma vie que ça me
touche d’avoir cru ça si longtemps. » Là, je sens à l’intérieur de moi quelque chose
qui s’ouvre, tu vois ?
Quand je suis victime, je sens que je nourris mon histoire, je nourris quelque chose
qui continue de dire « Oui, mais moi je n’ai jamais eu de chance, moi il m’est arrivé
ça. » Quelque part, on se sert de ça pour se vivre petit et écrasé.
Je comprends qu’après on soit en colère et triste. Nous avons abandonné le plus
beau en nous. Peut-être est-il temps d’honorer cette beauté, honorer notre lumière.
Nous ne sommes pas notre histoire.
Nous ne sommes pas notre futur.
La Seule Réalité Qui Soit C’est Ici-Maintenant.
Il n’y a pas « ça » le passé, ni « ça » le futur. Il n’y a que ÇA, Ici-Maintenant. Quand
je me vois partir dans « gnagnagna » je peux m’attraper, VOIR. Vraiment, soyons
d’une grande indulgence et d’une grand bonté envers nous-même. Il y a longtemps
qu’on se tape dessus, qu’on se demande d’être autrement. Il y a tellement
longtemps qu’on croit toutes nos histoires, qu’on les nourrit.
Est-ce qu’on peut avoir cette bienveillance, cet Amour ? VOIR cela. Je sens que
lorsque je dis ça, quand je touche ça, j’arrive dans ma vulnérabilité, dans cet
endroit fragile mais Aimant où je peux me dire « Ah Oui », où tout à coup au lieu de
faire petit, ça fait une ouverture, ça se redresse, ça respire ; comme un espace
d’accueil de cesser de saisir l’histoire, de la croire ; il y a une ouverture, une
décontraction, puis un abandon à ÇA qui voit qu’on a toujours été ÇA.
Qu’est-ce qu’on s’en raconte des histoires, n’est-ce pas ? On aime les histoires, on a
été nourris d’histoires ; en même temps, on rêve de liberté, de légèreté. Mais qui
tient l’histoire les deux mains serrées ?
L’histoire qu’on a eue, dans laquelle on est victime – et où on entretient cette
victimisation de notre histoire – elle n’existe même plus maintenant. Ça n’existe
pas ! Nous, on continue de la faire exister. On continue de donner de la nourriture,
des croyances à une histoire qui n’existe plus !
Revenir Ici et se souvenir de ÇA, que nous sommes, libres de toute histoire.
Bien sûr que notre histoire est là, on ne va jamais l’enlever, mais on peut s’en
décoller, prendre un pas en arrière, avoir une perspective différente. Ici-Maintenant,
libres de tout ça.
Qu’est-ce que ça fait en vous d’entendre ça ?
Ici-Maintenant, c’est possible qu’il y ait de la colère, de la tristesse ou toute sorte
d’émotions d’avoir entretenu « ça » si longtemps. Je peux m’en occuper Ici-
Maintenant.
Nous sommes LIBRES. Ici-Maintenant, LIBRES.
Victime de rien d’autre que de mes propres pensées.
Victime de rien d’autre que de mes propres croyances.
Victime de rien d’autre que de l’histoire que je me raconte, et que je crois.
C’est si simple pourtant, lorsqu’on va au cinéma ou au théâtre, quand on sort de la
salle, on sait que c’était un film ou une pièce de théâtre. On aime aller au cinéma,
au théâtre, on voit une histoire, ça nous touche. On sort de là et c’est fini. Qu’est-ce
qui fait que pour notre histoire on s’y accroche comme ça ?
Que Ici.
Libre de toute histoire.
Dans la fraîcheur de l’Instant, ne pas savoir.
C’est OK de ne pas savoir.
Quand on revient Ici-Maintenant, dans ce seul Souffle Ici, juste Ici, juste Ici-
Maintenant, une respiration...
Quand je suis Ici honnêtement, simplement là - Ici - et que je respire Ici... Ici-
Maintenant, je respire et c’est tout... Qu’est-ce qu’il reste ? Rien.
Je n’ai rien laissé tomber mais tout est tombé. Pourquoi est-ce tombé ? Parce que
ça existe seulement dans mes pensées et dans mon esprit.
Quand je vois que je pars dans mes trucs « gnagnagna », je peux revenir Ici et
respirer. C’est tout. Ici, respirer.
C’est tout.
Rien à chercher,
Nulle part où aller.
Rien à construire,
C’est déjà là.
Nous sommes déjà Là.
Ici, juste Ici.
Extraits de la vidéo : Vulnérable ou victime ?
D'une rencontre en Italie
Transcrite avec Amour par Dominique Lahaut
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